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Page:Cailhava de l’Estandoux - L’égoïsme, 1777.djvu/123

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COMÉDIE

De Philemon.

LE NOTAIRE.

De Philemon.Monsieur, il faut, au préalable,
L’aveu des Accordés, sans quoi rien n’est faisable.
Madame le veut bien ; mais Monsieur Philemon
Sur cet article-là n’entendra pas raison.

POLIDOR.

Peut-il nous résister ? Son exil… Il l’ignore,
Mais…

LE NOTAIRE.

Mais…Il peut, le sachant, vous résister encore ;
Croyez-moi, vous n’avez qu’un parti, la douceur.

POLIDOR.

La douceur !

LE NOTAIRE.

La douceur ! Il faudroit le prier.

LE CHEVALIER.

La douceur ! Il faudroit le prier.De grand cœur.

LE NOTAIRE.

Le dédommager…

POLIDOR.

Le dédommager…Qui ? Philemon ?

LE NOTAIRE.

Le dédommager…Qui ? Philemon ? S’il l’exige.

POLIDOR.

Si je n’étouffe point, ma foi, c’est un prodige !
Des dédommagements après ce que j’ai fait !
Le traître !… Si, pour prix d’un signalé bienfait,
Il poussoit à ce point & l’audace & le crime !…
Tout sert à redoubler le courroux qui m’anime.
Sachons s’il a le front…