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Page:Cailhava de l’Estandoux - L’égoïsme, 1777.djvu/34

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L’ÉGOÏSME,

CLERMON.

Regarde-moi.Pourquoi ?

MARTON.

Regarde-moi.Pourquoi ? J’oserois parier
Que cet arrangement arrange tes affaires…

CLERMON.

Ah ! quel affront !

MARTON.

Ah ! quel affront ! Pardon : mais tiens, soyons sincères ;
Étant seul, à toi seul appartient le profit.

CLERMON.

Tu me rends mon paquet, friponne, avec esprit.

MARTON.

Je suis reconnoissante. — Adieu, je vais tout faire
Pour seconder l’amour de notre Militaire.

CLERMON.

Moi, pour que Polidor, en arrivant céans,
Ne soit pas dépouillé par d’adroits Charlatans…
Son unique défaut… tu le connois.

MARTON.

Son unique défaut… tu le connois.Sans doute.

CLERMON.

Parle-bas, mais bien bas ; je crains qu’on ne t’écoute.

MARTON.

Le grand mal ! Si soudain il se met en courroux,
Il revient à l’instant sensible, affable & doux.

CLERMON.

Dis qu’il est trop facile, & c’est ce qui me blesse !

(Après avoir regardé de tout côté.)
Le seul mot de vertu le jette dans l’ivresse.