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Page:Cailhava de l’Estandoux - L’égoïsme, 1777.djvu/5

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Préface.

nai une petite Comédie-Ballet, j’accumulai Madrigaux sur Madrigaux, & je crois ne pouvoir mieux reconnoître la complaisance avec laquelle on reçut cette bagatelle, qu’en promettant bien de n’avoir plus la même foiblesse.

Pendant les représentations des Étrennes de l’Amour, quelques personnes commencèrent à dire que si je pouvois meubler ma tête d’un peu de philosophie, & traiter des caractères, je deviendrois un bon Comique : soudain je vois l’espace immense que j’ai à franchir, mais je vois en même-tems l’honneur qu’on me fait en exigeant de moi beaucoup plus que de la plûpart de mes Rivaux, & je vais me faire inscrire pour l’Égoïsme.

Les gens superficiels crurent mon sujet très-facile à traiter. Quelques personnes s’en emparèrent ; leurs amis leur persuadèrent sans peine que je n’étois pas un concurrent à redouter, que je n’avois jamais réfléchi sur mon Art : je fis alors l’Art de la Comédie, ouvrage en quatre volumes, où, pour me familiariser avec des ressorts dont j’allois avoir le plus grand besoin, je décomposai les Théâtres de tous les âges & de toutes les Nations.

On me fit en général la grace de dire que