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Page:Cailhava de l’Estandoux - L’égoïsme, 1777.djvu/58

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L’ÉGOÏSME,

Oui, nous partagerons ensemble comme freres
Les bienfaits de mon oncle.

DURAND, à part avec le plus grand chagrin.

Les bienfaits de mon oncle.Ah, les belles affaires
Que je tramois tantôt, en parlant mal de lui !

PHILEMON, bas finement.

Je le tiens.

DURAND, à part.

Je le tiens.Malheureux, j’ai détruit mon appui !
Euh, bourreau !

PHILEMON.

Euh, bourreau ! Mon ami, qu’est-ce qui vous arrête ?

DURAND, avec le plus grand intérêt.

En abordant votre oncle, ayez bien dans la tête
Qu’il déteste un mortel trop occupé de soi.

PHILEMON.

(Bas.)(Haut.)
M’auroit-il pénétré ? Venez, embrassez-moi.
Vous n’aurez pas en vain passé votre jeunesse
À me communiquer le savoir, la sagesse…

DURAND, attendri.

Je le connoissois mal.

PHILEMON.

Je le connoissois mal.Un Précepteur prudent,
Sage, instruit, est du Ciel un si rare présent,
Que les Dieux de la terre en trouvent avec peine :
Le phénix est moins rare.

DURAND.

Le phénix est moins rare.Oui, la chose est certaine.
(À part.)
Pourquoi repartoit-il, ce malheureux valet ?