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Page:Cailhava de l’Estandoux - L’égoïsme, 1777.djvu/64

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L’ÉGOÏSME,

Et de le déposer aux genoux d’une belle !
L’hommage de mon cœur serait plus digne d’elle.

POLIDOR.

Qu’une pareille ardeur ne s’éteigne jamais !
J’aime à te voir former de si nobles projets.

PHILEMON.

Sans ces heureux élans point de gloire parfaite.
L’homme qui veut payer une servile dette,
En entrant malgré lui dans les sentiers de Mars,
Y rampe bassement, court les mêmes hasards,
Et meurt sans obtenir la plus foible couronne.
Il faut tout voir en grand dans les champs de Bellone.

POLIDOR, avec admiration.

Bravo !

Madame FLORIMON, revenant vîte.

Bravo !C’est comme moi.

POLIDOR.

Bravo ! C’est comme moi.Eh ! ma sœur, entre nous,
Qu’ont à démêler Mars & Bellonne avec vous ?
Depuis quand avez-vous l’âme si militaire ?

Madame FLORIMON, un peu déconcertée.

Parlez, parlez, j’ai là vraiment plus d’une affaire.

(Elle sort.)
POLIDOR.

Et toi, mon cher ami, toi, qui parle si bien,
À quoi t’occupes-tu, que fais-tu, dis ?

PHILEMON.

À quoi t’occupes-tu, que fais-tu, dis ? Moi ? rien.