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Ne peut-on prétendre que plus le Canadien français, se retrempant dans le passé, connaîtra à fond ce qu’est un Français, ce qu’est un Poitevin, ce qu’est un Normand, ce qu’est un Saintongeais, etc., mieux il se connaîtra lui-même, mieux il sera armé pour se défendre contre toute assimilation et assurer la survivance de ses caractères ethniques, et plus il sera à la fois attaché à sa province de Québec et bon canadien tout court ?

Racontant et commentant ses promenades à travers Paris et sa banlieue, lors d’un séjour prolongé qu’il avait fait en France plusieurs années auparavant, Mgr Olivier Maurault, recteur de l’Université de Montréal et président de la Société Historique de Montréal, disait, dans un article que publiait, en décembre 1940, le Quartier Latin, organe des étudiants de cette même université : « Ainsi nous devenions, de semaine en semaine, plus Français… sans cesser d’être Canadien… »

En donnant au mot histoire une acception très large, en y incluant le développement des arts, de la littérature et de la science, des coutumes, du folklore et de ce qu’on appelle la petite histoire, ne peut-on reprendre au figuré cette affirmation et déclarer qu’un Canadien français qui se promène à travers l’histoire de la France et celle de l’une ou l’autre de ses provinces et qui y prolonge le séjour de sa pensée, s’il