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pagne, fit ouvrir le tombeau. On y trouva les ossements enveloppés d’une étoffe de drap d’or : les os des doigts étaient encore dans les gants. »


IX — LÉGENDE DE BARBE-BLEUE


D’après le Nouveau Larousse Illustré, de Claude Augé, « Barbe-Bleue (ainsi appelé parce qu’il avait la barbe bleue), a déjà épousé six femmes, qu’il a égorgées, et dont il a suspendu les cadavres sanglants dans un cabinet noir. En ayant trouvé une septième qui finit par se laisser prendre à l’appât de sa grande fortune, il veut mettre à l’épreuve la curiosité de cette jeune imprudente. Il feint de partir pour un voyage, et lui confie la clef de l’affreux cabinet, avec défense expresse d’y pénétrer. À peine a-t-il le dos tourné, que, naturellement, la jeune femme, poussée par la curiosité, court à ce cabinet interdit et l’ouvre. Épouvantée, à la vue des six cadavres, elle laisse tomber de ses mains la clef, qui se tache de sang. Or, la tache est indélébile, et c’est en vain que la malheureuse tente de la faire disparaître. Barbe-Bleue revient, réclame son dépôt, et, acquérant la preuve de l’indiscrétion de sa femme, lui annonce que sa dernière heure est arrivée. Il lui accorde toutefois un demi-quart d’heure pour se recommander à Dieu. La condamnée va dans sa chambre. Elle a une sœur, Anne ; elle la prie