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langage a son importance. Et, à ce point de vue, les linguistes reconnaissent que, à côté de la Normandie, la Saintonge a laissé son empreinte.

Le folklore ne peut-il pas, ne doit-il pas lui aussi entrer en ligne de compte, avec ses usages, ses coutumes traditionnelles, ses rites, ses mœurs, croyances et superstitions populaires, ses chansons, ses légendes, ses contes ?

Dans son ouvrage intitulé : Contes et légendes du Poitou, dont j’ai précédemment cité un passage, Madame Francine Poitevin écrit encore : « C’est au bord d’une fontaine que le poète compose la chanson la plus populaire de chez nous, que la jeunesse chantait, bras dessus, bras dessous, en un joyeux cortège qui se déroulait tout au long des prairies, les soirs de ballade.

« Les Poitevins qui allèrent coloniser le Canada, ont emporté avec eux ce vieux refrain qui se chante encore dans cette terre lointaine, au cœur français :

« En revenant des noces, j’étais bien fatigué,
Au bord d’une fontaine je me suis reposé.
Ah ! j’l’attends, j’l’attends, j’l’attends,
Celui que j’aime, que mon cœur aime.
Ah ! j’l’attends, j’l’attends, j’l’attends,
L’attendrai-je encore longtemps ?
Celui que mon cœur aime tant. »