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Page:Caillaud - Normandie, Poitou et Canada français, 1945.pdf/94

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pas la seule province à avoir donné. Sans lui faire d’injustice, on peut désirer qu’on ne laisse pas s’enraciner à jamais l’opinion fausse que la Normandie soit justifiable de tirer à elle, selon l’expression populaire, toute la couverture et de revendiquer pour sa seule gloire la totalité de l’héritage français.

Du bloc formé par les quatre provinces du Centre-Ouest de la France : Angoumois, Aunis, Poitou et Saintonge, sont venus plus de colons que de la seule Normandie et, parmi eux, les ancêtres de plusieurs des plus grandes figures de l’histoire du Canada français, nommément Champlain, Papineau, Laurier, pour n’en citer que trois parmi les morts.

Dans l’héritage folklorique légué par ces provinces, se trouve, nous l’avons vu, la légende de la Chasse-Gallery. Pourquoi le Canada français ne chercherait-il pas à grossir son héritage poitevin ? L’histoire de la fée Mélusine, la fée « bâtisseuse » non pas seulement de châteaux, mais aussi de monastères, de chapelles et d’églises, est pleine d’attrait et de charme. Elle se prête à des versions diverses, à de nombreux épisodes, à des développements variés. Elle est de nature, semble-t-il, à inspirer un compositeur imaginatif, pour une pièce musicale de large envergure, un ballet-féérie par exemple, de même qu’un poète ou un prosateur, pour une œuvre importante. À