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la contrée : le bruit se répandit que la tête de St-Jean-Baptiste qu’on prétendait avoir été apportée précédemment au monastère d’Angery, fondé en 837 par Pépin, duc d’Aquitaine, venait d’être retrouvée par Alduin, abbé du monastère, en 1018 (MM. Merville et Massiou placent cet événement en 1010). Voici la relation de Maichin sur ce fait auquel on attachait la plus haute importance au XIe siècle : « On raconte que Guillaume IV, dit Fierabras, comte de Poitou et de Guyenne, passa les Alpes pour faire ses oraisons à Rome, environ la feste de Pâques de cette année 1018 : que pendant son absence Alduyn abbé de Saint-Jean-d’Angély, trouva une teste humaine dans une closture de pierre taillée en forme de pyramide ; que c’était le Chef de St Jean-Baptiste, suivant l’opinion de ce bon abbé, et que le comte Guillaume ayant appris cette nouvelle, à son retour de Rome, en fut merveilleusement joyeux. »

« Je n’entreprendrai de soutenir ici une controverse sur un sujet aussi délicat ; je dois me borner à affirmer qu’aucun doute ne s’éleva alors sur la réalité de cette précieuse relique, et Robert, roi de France, la reine Constance, le roi de Navarre, le duc de Normandie, le comte de Champagne, et une foule de seigneurs et de chevaliers de France, d’Espagne, d’Italie, de Lorraine et de Germanie s’empressèrent de se rendre à l’ab-