Page:Caillot - Voyage religieux et sentimental aux quatre cimetières de Paris, 1809.djvu/173

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pourroient me fournir quelques utiles réflexions.

De quel étonnement je fus frappé, quand le plus grand nombre de ces tristes inscriptions m’apprirent que les tombes qui les portoient ne couvroient que la dépouille de pères ou de mères de famille, morts dans un âge avancé, ou après avoir traversé les premières années qui suivent l’âge mûr, et celles qui le séparent de la vieillesse ! Quel contraste ces tombeaux m’offrirent, avec ceux du champ sous Montmartre, dont la grande majorité ne rappelle que des époux, des épouses, de jeunes filles moisonnées à l’entrée de leur carrière ! Comment expliquer ce phénomène du trépas, et comment peut-on dire pourquoi l’ennemi de la vie frappe ici plus de jeunes gens que de vieillards, et là, plus de vieillards que de jeunes gens ?

L’air que l’on respire au faubourg St.-Antoine et au Marais, est-il plus pur que celui du Palais-Royal, des rues St.-Honoré, Vivienne, de Richelieu, des Petits-Champs, des Boulevards, et de la Chaussée-d’Antin ? Mais pourquoi attribueroit-on à la différence de deux airs que leur voisinage met dans un contact perpétuel, ces morts prématurées qui, dans les quartiers de l’ouest, enlèvent, chaque année,