Page:Caillot - Voyage religieux et sentimental aux quatre cimetières de Paris, 1809.djvu/194

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un si grand nombre d’utiles et industrieux surjets ? Quelle tempérance et quelle frugalité présidèrent au commencement de sa carrière ! Par quelle délicate et sévère probité il sut attirer sûr ses travaux les bénédictions du Ciel, et se concilier l’estime de tous les gens de bien de sa profession, ou de ceux que son négoce mit en relation avec lui ! Né, peut-être, dépourvu de protecteurs et de moyens, il put désespérer un instant du succès ; mais bientôt sa courageuse et active industrie s’élevant au-dessus des premiers obstacles, ne trouva plus qu’une carrière facile, où les encouragemens, plus nombreux de jour en jour, lui procurèrent constamment des succès, et de nouvelles matières à de nouveaux triomphes.

Oh ! si ce nouveau patriarche pouvoit m’entendre et me répondre, quelles questions indiscrètes, peut-être, ne lui ferois-je pas, pour transmettre ses réponses aux générations qui lui survivent ! Dans un siècle d’impiété, me diroit-il, je restai attaché à la croyance de mes pères, et je voulus que mes enfans élevassent sans cesse leur cœur reconnoissant vers le Dieu dont la providence m’avoit aidé à les nourrir. Avec quelle tendresse je chéris la compagne