Page:Cajot - Éloge de l’âne.djvu/8

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Les naturalistes distinguent deux sortes d’ânes : les sauvages et les privés. Il n’y a point de différence entre les sauvages : ils sont tous grands, beaux, faits au tour, et surtout fort légers. Il y en a beaucoup dans les déserts de la Lybie et de Numidie : ils sont gris et courent si vite qu’il n’y a que les chevaux barbes qui puissent les atteindre à la course ; lorsqu’ils voient un homme, ils jettent un cri, font une ruade, et ne fuient que lorsqu’on les approche. Ce sont les plus jolis ânes du monde ; ils sont sauvages, c’est leur seul défaut.

Les ânes privés se subdivisent en deux espèces : les ânes de Montmartre et les ânes de Babylone. Les premiers sont couverts de poil depuis la tête jusqu’aux pieds, portent les oreilles longues, marchent à quatre pattes, ont la physionomie un peu alongée, et la queue au bas du dos. Les autres ont les oreilles courtes, la tête ovale, le corps droit, ne marchent que sur deux pieds, et communément n’ont pas de queue.

On assure que cette dernière espèce se