Page:Cajot - Éloge de l’âne.djvu/80

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éducation, ils ne s’en fâcheront point. C’est acheter trop cher le titre de poli, que de le payer aux dépens de l’honneur et de la vérité.




CHAPITRE XVII.

Les trois points.


Ce n’est pas assez pour apprécier le mérite d’un animal, que de connaître la nécessité des services qu’il rend, ses bonnes ou mauvaises qualités, et celles de ses rivaux ; il faut encore considérer l’étendue des soins qu’il exige, les frais qu’il occasionne, les accidents auxquels il est sujet. Or, sous ce triple point de vue, l’âne doit encore l’emporter sur le reste des animaux.

Un ânon vient de naître : insensiblement sa mère va l’élever. À peine aura-t-il deux ans, qu’il sera en état de rendre service à son maître ; il est utile avant que d’être onéreux. Son enfance n’exige aucun soin. Jamais on n’a emmailloté les ânons, jamais on n’en a vu de contre-