ler demain chez elle ; mais qu’elle dût venir ici, il n’en a pas été question.
Eh quoi !… je ne suis pas venue vous voir cette après-dînée, et il n’a pas été convenu entre nous que je m’établirais ici à votre place, et que vous…
Je ne me rappelle rien de tout cela.
Vous voyez, Laura, le mauvais succès de votre ruse. Aussi, comment voulez-vous persuader que ma sœur ait passé la nuit avec vous, lorsqu’elle était bien tranquille dans sa chambre ?
C’est bien mal à vous, Marcela, de mentir de la sorte.
Il faut d’abord songer a soi.
Eh bien ! puisque j’y suis forcée, puisqu’on m’accuse injustement, je dirai la vérité. Écoutez-moi, don Félix.
On frappe à la porte !
Ouvrez, don Félix !
Vous n’avez pas besoin de parler, Laura ; voici votre galant !
Mon cœur renaît à l’espérance !
Que ne puis-je avertir Lisardo !
J’ai tardé un peu, don Félix, afin de m’assurer qu’on ne me suivait pas. — Où avez-vous mis cette dame ?
Elle est ici devant vous. Mais avant qu’elle vous soit rendue par moi, vous m’arracherez l’âme !
Je n’aurais pas cru, jusqu’à cette heure, qu’un noble cavalier s’avisât de trahir son ami, en ayant l’air de lui prêter secours — Je vous demande de nouveau la dame que je vous ai confiée.
N’est-ce pas celle-ci ?
Non.