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DE MAL EN PIS.

camacho.

Nous avons fait là de la belle besogne.

Camacho ramasse les pantoufles et court se cacher.


Entre LE GOUVERNEUR, accompagné d’alguazils et de domestiques.
le gouverneur.

N’êtes-vous pas don César des Ursins ?

don césar.

Jamais un cavalier n’a renié son nom.

le gouverneur.

Vous allez vous rendre en prison.

don césar.

J’obéis. — Je vous prie seulement de considérer que je suis noble.

le gouverneur.

Je sais qui vous êtes. Vous n’avez pas besoin de quitter votre épée ; vous pouvez l’emporter, quoique prisonnier. — Il doit y avoir ici avec vous une dame. Veuillez faire en sorte qu’elle se présente promptement. On conservera les égards qui lui sont dus, mais il faut qu’elle soit arrêtée aussi.

don césar.

Une dame, dites-vous ?

le gouverneur.

Oui, une dame.

don césar.

Une dame ici ?

le gouverneur.

Il n’y a pas moyen de me le nier, car je suis bien informé, et je sais qu’elle est ici, ici même avec vous.

don césar.

Mais, seigneur…

le gouverneur, aux alguazils.

Cherchez dans la maison.

Plusieurs alguazils entrent dans la maison.
don césar, à part.

Quelle peut être cette femme qui m’a mis dans une telle situation ?


UN ALGUAZIL rentre, amenant CAMACHO.
l’alguazil.

Voici un homme qui était caché là.

le gouverneur.

Qui êtes-vous ?

camacho.

Je suis l’écuyer de ce chevalier errant.

le gouverneur.

Pourquoi vous cachez-vous ?