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JOURNÉE III, SCÈNE III.

lons, madame, partez, et félicitez-vous de ce que je suis celle que je suis. (Bas.) Pardonnez-moi, ma chère amie, j’y suis forcée.

flerida, bas, à Lisarda.

Je vous admire.

don juan, à part.

Ô cruelle loi de l’amitié !… (À Lisarda.) Eh bien ! madame, cette dame ne sortira pas que vous n’ayez entendu de sa bouche ma justification.

lisarda.

Vous ne m’y contraindrez pas, j’espère.

don juan, à Flerida.

Alors, vous, madame, dites si vous me connaissez, dites qui est votre amant, ou, vive Dieu ! je dirai moi-même qui vous êtes.

lisarda.

Il faut que votre cause soit bien mauvaise, pour vous emporter de la sorte !


Entre CELIA.
celia, bas, à Lisarda.

Madame !

lisarda, bas, à Celia.

Que veux-tu ?

celia, de même.

J’ai ouvert.

lisarda, de même.

Un peu tard, mais c’est bien.

celia, de même.

Qu’y a-t-il donc ?

lisarda, de même.

Rien… Devine-le. (Haut, à don Juan.) Vous voyez, la porte était ouverte.

don juan.

Je ne le nie pas non plus. — Hélas ! voilà du monde qui vient. C’est votre père ! Tout ce que je vous demande, madame, c’est de ne pas me perdre auprès de lui.

lisarda, à part.

Il faut d’abord songer à soi.


Entrent LE GOUVERNEUR, DON CÉSAR et CAMACHO.
le gouverneur.

Qu’est ceci donc ? J’ai entendu vos voix en rentrant, et cela m’a engagé à venir voir ce qui se passait. — Vous ici, ma fille ?

lisarda.

Je suis venue ici.

le gouverneur.

Dans quel but ?