ce très-curieux cavalier, et si vous me suivez, soyez assuré que…
Que, — quoi, s’il vous plaît ?
…Que vous me poursuivez, car celui qui me suit me poursuit[1].
Vive Dieu ! je sais maintenant ce qui en est.
Que savez-vous ?
La raison pourquoi vous ne voulez ni l’une ni l’autre soulever votre mante.
Et quelle est cette raison ?
C’est que vous avez toutes deux le plus laid visage du monde.
Pas si laids que les vôtres, mon bel ami.
Je vous en souhaite… Moi qui suis un Cupidon !
Non pas ! nous sommes un Cupidon à nous deux.
De quelle manière donc, ma déesse ?
Vous, vous êtes la première syllabe de ce mot, et moi les deux dernières.
Ce partage ne me va pas[2].
Fiez-vous-en à moi ; je vous le promets de nouveau.
Si vous voulez que je croie à une telle promesse, laissez du moins un gage à mon espoir, permettez que je vous voie.
Eh bien ! tenez, regardez.
Oh ! madame, en vérité, c’est une perfidie, une trahison !… Com-
- ↑ Le mot perseguir, poursuivre, signifie aussi en espagnol persécuter
- ↑
Cupido somos yo y tù.
— Como ? — Io el pido y tu el cu.
— No me esta bien el partido.Il y a ici une plaisanterie qu’il est impossible de traduire. Nous craignons fort, malgré nos précautions, de l’avoir rendue grossièrement ; et elle a en espagnol beaucoup de grâce, par cela même peut-être qu’elle n’a pas de sens précis. Cependant, à la rigueur, el pido signifie la demande.