Quoi ! prétendriez-vous vous excuser ?
Oui, je le prétends.
J’ai donc mal vu, moi ?
Qu’avez-vous vu ?
Un homme qui était là dans votre chambre.
C’était peut-être quelque domestique.
Il est dans la rue, madame !
Eh bien !… c’était peut-être quelque domestique ?
Comment ! le seigneur don Félix encore ici !
Hélas ! toutes les apparences m’accusent… Il faut que j’aie bien du malheur, puisque je suis innocente.
Sans doute, c’est moi qui suis coupable !
Je vous estime et je vous aime tant, don Félix, malgré votre sévérité, que je ne vous dirai pas ce qui m’absout, de peur de vous affliger…
Voilà une merveilleuse délicatesse !… C’est ainsi qu’on se défend quand on n’a rien à répondre. Enfin, Laura, adieu.
Considérez, je vous prie…
Lâchez-moi !
Vous ne vous en irez pas ainsi, don Félix.
Vive Dieu ! si vous me retenez, je pousse un cri tel que je réveille votre père et que je lui dis qui vous êtes.
Don Félix, votre langage est bien cruel.
Ni m’obligez pas à perdre le respect que je dois à votre beauté : la jalousie tue le respect. — Adieu !