courir par toute la maison, lorsque je suis sûr que c’était moi. Prenez à votre tour le flambeau, s’il vous plaît, et visitez-la.
À quoi bon, puisque je suis persuadé désormais que c’était vous ? Je me suis trompé, j’en conviens.
Eh bien ! nous la visiterons ensemble une seconde fois.
Si vous le voulez absolument, je ne m’y refuse pas.
Il ne soupçonne rien ?
Non, madame.
Il s’imagine m’abuser, moi qui souhaiterais tant qu’il eût raison.
C’est ainsi qu’en attendant l’occasion favorable, celui qui médite une vengeance doit savoir souffrir et se taire.
JOURNÉE TROISIÈME.
Scène I.
Où est don Lope ?
Il est entré au palais.
Cherche-le, et dis-lui que je l’attends.
Cela suffit.
En attendant qu’il vienne, réfléchissons à loisir, et aussi froidement que possible, sur la conduite que doit tenir un homme qui veut réveiller l’attention d’un ami sur les dangers que court son honneur. — Moi je suis plus complètement dévoué à don Lope que jamais homme ne le fut à un autre ; jamais homme n’a eu pour un autre l’amitié que j’ai pour lui. Je suis son hôte ; sa fortune est la mienne ; il m a confié sa vie, son âme. Comment donc, ô ciel ! pourrais-je payer d’ingratitude tant de courtoisie, de bonté, d’at-