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JOURNÉE III, SCÈNE II.

s’y prendre pour que la vengeance ne dise pas ce que l’affront n’avait pas dit.

le duc.

C’est une disgrâce inouïe.

le roi.

Jamais je n’en ai vu d’aussi étrange.

don juan.

Sire, permettez… Que Votre Majesté daigne m’écouter à l’écart, il convient que vous sachiez seul ce que j’ai à vous dire. Don Juan et le Roi s’éloignent des autres acteurs.) Sire, don Lope, mon généreux ami, a eu des soupçons sur la fidélité de son épouse, et ses soupçons se sont bientôt changés en certitude. Il en a pris son parti en homme de cœur ; il a tué le galant dans la mer et sa femme dans l’incendie, afin que ceux qui savaient son outrage fussent les seuls à savoir sa vengeance.

le roi.

L’antiquité ne présente pas d’exemple d’une aussi énergique résolution. En effet, un outrage secret requiert une vengeance secrète.

don juan, au public.

Telle est la véritable histoire du grand don Lope d’Almeyda, que nous recommandons à votre admiration en terminant cette tragicomédie


fin de à outrage secret vengeance secrète.