Je ne vous comprends pas.
Je vais m’expliquer plus clairement.
Je respire ! ce n’est pas moi qu’il cherche.
Le corrégidor ainsi que don Fernand de Valor, parent de don Juan Malec, veulent accommoder votre affaire avec lui. Je dois, moi, m’y opposer. Quels sont mes motifs pour agir ainsi ? J’en ai beaucoup, et des plus graves ; mais je n’en dois compte à personne. Enfin, en admettant même que ce ne soit de ma part qu’un caprice, une fantaisie, je voudrais savoir si un cavalier si brave avec les vieillards serait aussi brave avec un jeune homme ; et à cet effet je viens vous proposer que l’un de nous tue l’autre.
Vous m’eussiez rendu service de me déclarer sur-le-champ le sujet de votre visite. J’ai cru, au premier moment, qu’il s’agissait de quelque chose d’une toute autre importance, et vous m’avez causé une légère inquiétude. Mais enfin, comme il n’est pas dans mes principes de refuser jamais la partie que vous m’offrez, — avant l’arrivée des négociateurs dont vous parlez, à la démarche desquels vous voulez mettre obstacle, — tirez l’épée.
Je venais pour cela. Vous ne savez pas à quel point il m’importe d’en finir avec vous au plus tôt.
Eh bien ! le champ est libre, commençons.
Je tombe d’un malheur dans un autre… Voir combattre ensemble son amant et son frère, et ne pouvoir les séparer !
Quelle valeur !
Quelle adresse !
Hélas ! je fais des vœux pour tous les deux ; de chaque côté est ma vie, de chaque côté est mon honneur.
Ce fauteuil m’a fait tomber.
Arrête, don Juan. (À part.) Mais qu’ai-je fait ? Je n’ai pas été maîtresse de me contenir.