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JOURNÉE II, SCÈNE IV.

clara.

N’écoute que l’honneur.

don alvar.

Je les satisferai tous deux à la fois.

clara.

Par quel moyen ?

don alvar.

Je vais t’emmener avec moi. Si je me perds également, soit à rester, soit à partir, que mon honneur et mon amour courent en ce jour même fortune. Viens, partons ; j’ai un cheval qui nous portera tous deux avec la rapidité du vent.

clara.

Que risqué-je avec mon époux ? Je te suis.

don alvar.

Holà ! Alcouzcouz !

alcouzcouz.

Qui m’appelle ?

don alvar.

C’est moi. Donne-moi vite la jument.

alcouzcouz.

La jument ?

don alvar.

Dépêche ; qu’attends-tu ?

alcouzcouz.

Moi, attendre la jument ; elle m’avoir dit qu’elle aller revenir.

don alvar.

Où donc est-elle ?

alcouzcouz.

Partie. Mais c’est une jument de parole, et elle revenir à l’instant.

don alvar.

Vive Allah ! traître…

alcouzcouz.

Vous, pas toucher moi ! car moi être empoisonné, et moi par mon haleine tuer !

don alvar.

Tu vas mourir, misérable !

CLARA, voulant retenir don Alvar.

Arrête !… (Elle se blesse.) Hélas !… ah ! Tuzani.

don alvar.

Qu’est-ce donc ?

clara.

En voulant te retenir, je me suis blessée à la main.

don alvar.

Sa vie va payer ce sang.