de Cécile[1]. Je vais m’en donner comme un bienheureux ; je m’en mettrai jusqu’aux dents.
Je me retire, de crainte que l’ambassadeur ne me fasse reconnaître.
Scène III.
Pardieu ! il faut que nous voyons comment les emballeurs[2] parlent aux rois, et ça ne sera pas une des choses les moins curieuses que nous aurons vues à Belflor.
Sire, si mes yeux ne me trompent, l’ambassadeur qui vient, c’est l’infant lui-même.
Oh ! si cela devait enfin terminer tous mes ennuis !
Puisse-t-il mettre un terme à mes peines !
Sire, que votre majesté me permette de baiser sa main.
Oh ! nous vous connaissons ; et je ne souffrirai jamais cela de votre altesse.
Ce serait étrange.
J’ai voulu être moi-même mon ambassadeur. Bien que ma personne soit connue, je réclame leurs privilèges ; — et après vous avoir remercié de votre bienveillant accueil, je commence mon message. — Le prince Frédéric est entré seul dans la lice où il devait combattre don Pèdre Sforze ; il s’est mesuré avec lui corps à corps et lance contre lance ; et s’il lui a donné la mort, ç’a été de la façon la plus loyale : il ne mérite donc pas le traitement que vous lui avez infligé comme s’il s’était conduit traîtreusement. On dit que vous vous proposez de lui ôter la vie ; je ne puis le croire : cela serait indigne de votre rang, indigne de votre caractère, indigne de vous.