De demeurer tranquille à l’hôtellerie ; à quoi il n’y a point de danger, puisqu’il n’est pas connu du seigneur don Pedro. Je lui ai recommandé d’observer avec soin toutes ses démarches, et de nous tenir au courant de tout.
Peut-être la précaution est-elle superflue ; car le père ne parlera de ses projets à personne.
Je ne suis pas de votre avis. — Mais quel est ce bruit ?
Ah ! don Juan, c’est la plus terrible aventure qui pût nous arriver. Celui qui monte l’escalier, c’est don Pèdre, le père de Léonor.
Que dites-vous là ?
À travers la serrure je l’ai parfaitement reconnu.
Le père de Léonor ?
Lui-même.
Eh bien, retirez-vous au plus tôt dans ce cabinet. Je le recevrai, et je pénétrerai ses intentions.
Je ne saurais y consentir. Lorsque le père de Léonor vient dans une maison où sa fille et moi nous nous trouvons cachés, je ne puis ni ne dois vous laisser seul avec lui.
Rien ne vous empêchera de venir, au besoin. N’allons pas au-devant du malheur ; il arrive toujours assez tôt. — Voyons d’abord ce qu’il nous dira. Allons, cachez-vous.
J’y consens, mais de là j’observe tout.
Que demandez-vous, cavalier ?
Je vous supplie de me dire si don Juan de Roca est chez lui ?
C’est moi qui suis don Juan. Que puis-je pour vous ?
Permettez que je vous embrasse. C’est dans votre maison que mes infortunes trouveront un port assuré ; je vous confierai toutes mes