Il y aura mort d’homme.
Inès, le sort en est jeté.
Et le sort nous menace.
Je me meurs.
Ce n’est pas la peine… Il vaut mieux fuir… si nous pouvons.
Je n’aurais point la force de faire un seul pas.
Don Diègue était sorti, sans doute, puisque votre frère ne l’a pas rencontré…
Ah ! que je suis malheureuse !
En passant d’une chambre à l’autre, il s’est trouvé dans celle où se tenait Isabelle ; elle, en le voyant, elle aura eu peur… En effet, la voici qui accourt… Retirons-nous dans ce coin.
Homme, ou qui que tu sois, ombre, illusion, fantôme, que me veux-tu ?… N’est-ce pas assez que tu m’aies forcée de quitter ma maison, sans venir me poursuivre encore dans celle des autres ?…
Femme, ou plutôt, ombre, illusion, fantôme, n’est-ce pas assez des malheurs que tu m’as déjà causés ?… Que le faut-il encore ?… Veux-tu donc une seconde fois ma mort ?… mais non, cette fois je vais échapper.
Non, non ! quand tu te cacherais au centre de la terre… Quoi ! c’est vous, don Diègue ?
Abaissez votre épée, don Juan… Sans doute je n’ai pas eu les égards que je devais à votre maison ; mais votre honneur n’est point lésé ; et une explication peut tout arranger entre nous. D’ailleurs, en fait de vengeance, ce qui vaut le mieux c’est de n’avoir pas à se venger…
Don Diègue Centellas… Je le surprends avec Léonor… Mes soup-
