Parce que, à mon avis, il n’y a pas en Lybie ni en Hyrcanie un monstre de son espèce. À l’extérieur, et de loin, elle a un certain éclat qui trompe ; mais parlez-lui de près, et vous sentirez un parfum qui n’est pas celui de la rose. Et ce n’est pas là ce qu’il y a de pis, bien que ce ne soit pas déjà fort agréable. Elle a certains défauts sur lesquels je me tais, car je hais de dire du mal des femmes. Elle a un œil de verre et une jambe de bois.
Cela n’est pas possible, vous mentez.
Regardez-la avec attention, et vous vous assurerez que d’un côté elle boite, et que de l’autre elle n’y voit pas.
Je viens voir si doña Violante a passé son chemin, et ce qu’est devenu don Lope ; car ma peine ne me laisse pas un instant de repos.
Puisque doña Violante est restée en compagnie de ma mère, je viens chercher don Guillen.
Les voilà tous deux de retour.
Nous nous rejoindrons tout à l’heure.
Adieu. (À part.) Ce que c’est, cependant !… Quand on voit Béatrix, on ne soupçonnerait rien de tout cela.
Excusez-moi ; j’ai accompagné doña Violante, et cela m’a retardé.
Vous n’avez pas besoin d’excuse.
Vous pouvez maintenant m’achever votre histoire.
Où en étais-je donc ?
Vous veniez de me dire qu’étant entré à Naples à l’époque de la trêve, vous aviez vu dans cette ville une dame fort belle.
J’ai omis, don Lope, de vous dire une circonstance que je ne dois point passer sous silence.