Nullement.
Louis Perez, le ciel vous donne la liberté comme je le désire !
Je vous accompagnerai jusqu’à la sortie de la forêt.
Ne vous dérangez pas, mon ami.
Voilà qui est parfait ! J’aime à voir voler avec cette courtoisie et cette politesse.
Cela n’est point voler, c’est demander.
Lorsqu’on voit deux hommes demander l’aumône de cette façon, qui oserait les refuser ?
J’ai acheté, comme je vous l’ai dit, toute la jeune vigne qui est sur le haut de la colline.
Celle qui était à Louis Perez ?
Oui, la justice vend tout son bien pour payer les frais, et je porte l’argent au juge.
Celui-ci est de mes connaissances ; mais je ne risque rien de lui parler, c’est un brave homme. — (Au Paysan.) Bonjour, Antonio ; quelles nouvelles ?
Quoi ! c’est vous, Louis Perez ? — Comment osez-vous rester ici, lorsque la justice a mis tous ses alguazils à vos trousses ?
C’est à mes risques et périls. Mais il ne s’agit pas de cela ; parlons d’autre chose. Vous êtes mon ami, écoutez. J’ai des besoins, et je ne veux point faire une chose infâme ; vous portez là de l’argent avec lequel vous pouvez m’assister ; je ne veux ni me laisser mourir ni employer la violence avec vous. C’est pourquoi vous pouvez continuer tranquillement votre route. Mais voyez, vous, ce que vous avez à faire, et arrangez cela de manière à ce que nous soyons tous deux contents.
Je ne vois qu’un moyen, c’est de vous le donner. (Il lui donne la bourse. À part.) De cette manière je sauve ma vie ; si je l’avais refusé, il m’aurait tué sûrement.