Page:Calemard de La Fayette - Le Poème des champs, 1883.djvu/146

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C’est par eux, c’est chez eux, dans leur petit domaine,
Que Dieu, pour l'avenir, garde la sève humaine ;
C’est le point de départ, c’est le lieu du retour,
Et c’est là que survit le vrai foyer d’amour.

XXIV

Parfois on voit le soir deux colombes fidèles,
Vers un but ignoré voler à tire-d’ailes ;
Avec la proie au bec, petit mais cher trésor,
Elles vont l’une à l’autre appuyant leur essor ;
Quelque secret instinct a doublé leur courage ;
Elles bravent le Ilot et le vent et l’orage,
L’autour et l’oiseleur ne les font plus trembler ;
C’est qu’elles sont ensemble ; et qu’il est doux d’aller
Ensemble toutes deux, au doux nid où repose
Une tiède couvée au vent d’amour éclose.

Après le dur labeur, remplis d’un même espoir,
D’autres couples aussi courent, quand vient le soir.
Avides de trouver, sous un brin de charmille,