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LE POÈME DES CHAMPS
IX Terre du vieux Velay, féconde en beaux efforts, Où depuis deux cents ans les miens couchent leurs morts ; Qui gardes sous tes monts, noirs de pins, verts de hêtres, Le culte de l’autel, le respect des ancêtres, Les austères bonheurs, au foyer pur constants, Et le grave dédain des caprices du temps ; Vieux Velay ! la beauté de tes montagnes sombres, Le combat incessant des clartés et des ombres, Le vague enivrement savouré par mes yeux Dans ces mers d’horizons qui submergent tes cieux, Et tes bois, et tes lacs que l’imprévu décore, Ont charmé plus d’un cœur qui se souvient encore.
Pour moi, fils de ton sol et poète ignoré, Retournant d’un coup d’aile au pays préféré, Combien de fois, durant l’absence aux cœurs fatale, Tristement j’ai chanté, douce terre natale ! En des vers par l’oubli promptement consumés,