Page:Calendrier de la Paroisse Saint-Jean de Libourne 1895.pdf/8

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car les édifices militaires d’alors, bâtis sur un monticule, entourés de fossés profonds, ne supportaient guère sur leurs flancs une construction étrangère à leur destination. La chapelle était donc à une certaine distance en dehors des grandes murailles du château et servait à la fois aux châtelains, aux tenanciers, aux serfs et aux manants des environs.

Cette chapelle paraît avoir été construite au XIe siècle, du moins dans la partie la plus ancienne, celle qui va de la porte d’entrée vers le sanctuaire. On peut s’en convaincre aux contreforts peu saillants et à quelques fenêtres à plein cintre qui ont été bouchées. Tout indique à l’origine une construction romane. Avait-elle une voûte en berceau ? Rien ne le laisse présumer. D’habitude même la plupart des églises ou des chapelles de cette époque étaient simplement lambrissées.

Plus petite dès le début, elle fut restaurée et agrandie dans la deuxième moitié du XVe siècle, dit M. Piganeau, probablement, par les soins et sous les auspices de Charles de Berry, frère de Louis XI, alors gouverneur de Guyenne. Cette restauration et cet agrandissement ne peuvent avoir eu lieu avant la bataille de Castillon : on verrait autrement, dans la chapelle, les armes des rois d’Angleterre, tandis qu’on n’y trouve que des fleurs de lis et des écussons aux armes de France.

Voici la description de ce remarquable monument, telle que nous l’a donnée le savant et consciencieux archéologue dont nous venons de parler. Nous ne faisons qu’y ajouter quelques légers petits détails.

Disons auparavant qu’aucune travée n’a la même dimension ; elles deviennent de plus en plus longues au fur et à mesure qu’elles se rapprochent du sanctuaire. Ainsi la première a 5 m 15 de long ; la deuxième 6 m 35 ; la troisième 6 m 50, et la quatrième 7 m 05. Ce détail, qu’on remarque dans la plupart des églises et des chapelles du moyen-âge, est admirablement reproduit ici. C’était