Aller au contenu

Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/113

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
75
DES ESPRITS.

Il remarque de plus que ces gogues n’ont plus d’effet après un certain tems, à moins qu’on ne les renouvelle, ou qu’on ne les arroſe de quelque choſe pour les ranimer, & les faire fermenter de nouveau. Si le Diable avoit part à ce maléfice, la gogue auroit toujours la même vertu, & il ne ſeroit pas néceſſaire de la renouveller, & de la rafraîchir pour lui rendre ſa premiere efficacité.

Dans tout ceci M. de S. André ſuppoſe, que ſi le Démon a le pouvoir d’ôter la vie aux animaux, ou de leur cauſer des maladies mortelles, il le peut indépendamment des cauſes ſecondes ; ce qui ne lui ſera pas facilement accordé par ceux qui tiennent que Dieu ſeul peut donner la vie & la mort par une puiſſance abſolue, & indépendamment de toutes cauſes ſecondes & de tout agent naturel. Le Démon a pû découvrir à Hocque la compoſition de cette gogue mortelle & empoiſonnée : il a pû lui en apprendre les dangereux effets, après quoi le venin agit naturellement ; il ſe renouvelle, il reprend ſa premiere force, lorſqu’on l’arroſe. Il n’agit qu’à une certaine diſtance, & ſuivant la portée des corpuſcules qui en exhalent. Tous ces effets n’ont rien de ſurnaturel, ni qu’on doive attribuer