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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/131

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DES ESPRITS.

auſſi la fable de l’âne d’or d’Apulée, qui contient le récit d’un homme métamorphoſé en âne. Je ne donne tout cela que pour ce qu’il eſt, c’eſt-à-dire pour des fictions poétiques.

Mais il eſt très-croyable que ces fictions ne ſont pas ſans quelque fondement, comme tant d’autres fables, qui renferment non-ſeulement un ſens caché & moral, mais qui ont auſſi rapport à quelqu’évenement réel hiſtorique ; par exemple, ce qu’on dit de la Toiſon d’or enlevée par Jaſon ; du cheval de bois qui ſervit à ſurprendre la Ville de Troyes ; des douze travaux d’Hercule ; des Métamorphoſes rapportées dans Ovide. Cela, tout fabuleux qu’il paroît dans les Poëtes, a pourtant ſa vérité dans l’Hiſtoire. Ainſi les Hiſtoriens & les Poëtes payens ont traveſti & défiguré les Hiſtoires de l’Ancien Teſtament, & ont attribué à Bacchus, à Jupiter, à Saturne, à Apollon, à Hercule, ce qui eſt raconté de Noë, de Moïſe, d’Aaron, de Samſon, de Jonas, &c.

Origenes[1] écrivant contre Celſe, ſuppoſe la réalité de la Magie, & dit que les Mages qui vinrent adorer J. C. à Bethléem, voulant faire leurs opéra-

  1. Orig. contra Celſum, pag. 26.