Aller au contenu

Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/141

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
103
DES ESPRITS.

êtes de vrais animaux, qui croyez voir ce qui n’eſt point ; cette femme n’eſt point changée, mais vos yeux ſont faſcinés. En même tems il répandit de l’eau bénite ſur la tête de cette femme, & tous les aſſiſtans la virent dans ſon premier état. Il lui fit donner à manger, & la renvoya ſaine & ſauve avec ſon mari. En la renvoyant, il lui dit : ne vous éloignez point de l’Egliſe ; car ceci vous eſt arrivé, pour avoir été cinq ſemaines ſans vous approcher des Sacremens de notre Sauveur.

S. Hilarion[1] guérit à peu près de même par la vertu de l’eau bénite une jeune fille, qu’un Magicien avoit rendue amoureuſe d’un jeune homme juſqu’à la fureur. Le Démon qui la poſſédoit, crioit à S. Hilarion : tu me fais ſouffrir les plus cruels tourmens ; je ne puis ſortir que le jeune homme qui m’a fait entrer ne me délie : car je ſuis enchaîné ſous le ſeuil de la porte par une lame de cuivre chargée de caractéres magiques, & par la filaſſe qui l’envelope. Alors S. Hilarion lui dit : vraiment ton pouvoir eſt bien grand, de te laiſſer ainſi lier par un morceau de cuivre & un peu de fil ; en même tems ſans permettre

  1. Hieronym. vit. S. Hilarion.