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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/143

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DES ESPRITS.

rival demeurerent bien loin derriere les ſiens ; ce qui fit crier en plein Théâtre : Marnas eſt vaincu ; Jeſus-Chriſt eſt victorieux. Cette victoire d’ltalicus produiſit la converſion de pluſieurs perſonnes de Gaze.

Dira-t’on que tout cela n’eſt que l’effet de l’imagination, de la prévention, de la ſupercherie d’un habile charlatan ? Comment perſuader à cinquante perſonnes, qu’une femme qui eſt préſente à leurs yeux, eſt changée en jument, ſuppoſé qu’elle ait conſervé ſa figure de femme ? Comment le ſoldat rapporté dans Æneas Sylvius ne reconnut-il pas ſa femme, à qui il coupa l’oreille, & qu’il perça de ſon épée ? Comment Apollonius de Thyane perſuada-t’il aux Ephéſiens de tuer un homme, qui réellement n’étoit qu’un chien ? Comment connut-il que ce chien, ou cet homme, étoit la cauſe de la peſte qui affligeoit la ville d’Epheſe ? Il eſt donc très-croyable, que le mauvais Eſprit agit ſouvent ſur les corps, ſur l’air, ſur la terre, ſur les animaux, & y produit des eſſets qui paroiſſent au-deſſus des forces de l’homme.

On dit qu’en Laponie on tient école de Magie ; que les peres y envoient leurs enfans, perſuadés que la Magie leur