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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/188

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APPARITIONS

pied qu’elle ſentoit, lui venoit d’une chandelle qu’on lui avoit appliquée pendant ſon abſence prétendue. La choſe ayant été bien vérifiée, elle reconnut ſon égarement, demanda pardon, & proteſta de n’y retomber jamais.

D’autres Hiſtoriens[1] racontent que par le moyen de certaines drogues dont les Sorciers & Sorcieres ſe frottent, ils ſont réellement & corporellement tranſportés au Sabbat. Torquemade raconte d’après Paul Grillaud, qu’un mari ayant ſoupçonné ſa femme d’être Sorciere, voulut ſçavoir ſi elle alloit au Sabbat, & comment elle faiſoit pour s’y tranſporter. Il l’obſerva de ſi près qu’il reconnut un jour que s’étant frottée de certaine graiſſe, elle prit la forme comme d’un oiſeau, & s’envola ſans qu’il la vit juſqu’au matin, qu’elle ſe trouva auprès de lui. Il la queſtionne beaucoup ſans qu’elle voulût lui rien avouer : à la fin il lui dit ce qu’il avoit vû lui-même, & à force de coups de bâton il la contraignit de lui dire ſon ſecret, & de le mener avec elle au Sabbat.

Arrivé en ce lieu, il ſe mit à table avec les autres ; mais comme tout ce qui

  1. Alphonſ. à Caſtro, ex Petro Grillaud. Tract. de hæreſib.