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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/194

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APPARITIONS

ſont les miniſtres & les inſtrumens du Démon dans l’exercice de leur art diabolique ; qu’ils troublent l’eſprit de centaines perſonnes par des breuvages propres à inſpirer un amour impur ; qu’on eſt perſuadé qu’ils peuvent troubler l’air, y exciter des tempêtes, envoyer la grêle, prédire l’avenir, perdre & gâter les fruits, ôter le lait des beſtiaux des uns pour le donner à d’autres.

Les Evêques concluent qu’il faut uſer envers ces perſonnes de toute la rigueur des loix portées contr’elles par les Princes, avec d’autant plus de juſtice, qu’il eſt évident qu’ils ſe livrent au ſervice du Démon : manifeſtiùs auſu nefando & temerario ſervire Diabolo non metuunt.

Spranger in malleo maleficorum raconte qu’en Suabe un Payſan avec ſa petite fille âgée d’environ 8 ans étant allé viſiter ſes champs, ſe plaignoit de la ſéchereſſe, en diſant : hélas, quand Dieu nous donnera-t’il de la pluie ! La petite fille lui dit incontinent, qu’elle lui en feroit venir quand il voudroit. Il répondit : & qui t’a enſeigné ce ſecret ? C’eſt ma mere, dit-elle, qui m’a fort défendu de le dire à perſonne. Et comment a-t’elle fait pour te donner ce pouvoir ? Elle m’a menée à un maître, qui vient à