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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/213

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DES ESPRITS

diſtinguer, puiſqu’elle en avoit une véritable confuſion. Etoit-ce par le miniſtere des Anges, ou par l’artifice de l’Eſprit ſéducteur, qui vouloit lui inſpirer des ſentimens de vanité ou d’orgueil ? Ou étoit-ce un effet naturel de l’amour divin, ou de la ferveur de la dévotion de ces perſonnes ?

Je ne remarque pas que les anciens Peres du déſert qui étoient ſi ſpirituels, ſi fervens & ſi grands hommes d’oraiſon, éprouvaſſent de pareilles extaſes. Ces enlévemens en l’air ſont plus communs parmi nos nouveaux Saints.

On peut voir la vie de S. Philippe de Neri au 26 Mai des Bollandiſtes, c. 20. n. 356. 357. où l’on raconte ſes extaſes & ſes élévations de la terre en l’air, quelquefois à la hauteur de pluſieurs aulnes, & preſque juſqu’au platfond de ſa chambre, ce qui lui arrivoit malgré lui ; il s’efforçoit envain d’en dérober la connoiſſance aux aſſiſtans, de peur de s’attirer leur admiration, & d’en prendre quelque vaine complaiſance. Les Ecrivains qui nous apprennent ces particularités, ne nous diſent pas quelle en étoit la cauſe ; ſi ces raviſſemens & ces élévations de terre étoient produites par la ferveur de l’Eſprit Saint, ou par le miniſ-