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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/230

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APPARITIONS

prit de jalouſie ; il n’eſt pas néceſſaire de recourir à un Démon particulier pour exciter dans nous ces paſſions. S. Jacques[1] nous apprend, que nous ſommes aſſez tentés par notre concupiſcence qui nous porte au mal, ſans aller chercher d’autres cauſes au dehors de nous.

Les Juifs attribuoient la plûpart de leurs maladies au Démon ; ils étoient perſuadés qu’elles étoient la punition de quelque péché connu ou caché. Jeſus-Chriſt & ſes Apôtres ont ſagement ſuppoſé ces préjugés, ſans vouloir les attaquer de front, & réformer les anciennes opinions des Juifs : ils ont guéri les maladies, & ont chaſſé les mauvais Eſprits qui les cauſoient, ou qui étoient cenſés les cauſer. L’effet eſſentiel & réel étoit la guériſon du malade ; il n’étoit pas alors queſtion d’autre choſe pour aſſurer la miſſion de Jeſus-Chriſt, ſa Divinité, & la vérité de la Doctrine qu’il prêchoit. Qu’il chaſſe le Démon ou qu’il ne le chaſſe pas, ſa choſe n’eſt pas eſſentielle à ſon premier deſſein. Il eſt certain qu’il guériſſoit le malade, ſoit en chaſſant le Démon, s’il eſt vrai que ce mauvais Eſprit cauſât la maladie, ſoit en rétabliſſant les organes

  1. Jacobi, I. 14.