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DES ESPRITS

Faunes : dracones cum Faunis ficariis ; les dragons avec les Faunes qui ſe nourriſſent de figues. D’autres traduiſent l’Hébreu par Satyri, ou Lamiæ ; mais ce n’eſt pas ici le lieu de nous étendre ſur la ſignification des termes de l’original : il nous ſuffit de faire voir que dans l’Ecriture, au moins dans la Vulgate, on trouve les noms de Lamies, de Faunes & de Satyres, qui ont quelque rapport aux Eſprits folets.

Caſſien[1] qui avoit beaucoup étudié les vies des Peres du déſert, & qui avoit beaucoup fréquenté les Solitaires d’Egypte, parlant des diverſes ſortes de Démons, reconnoît qu’il y en a que l’on nomme communément Faunes ou Satyres, que les Payens regardoient comme des eſpeces de Divinités champêtres ou bocageres, qui ſe plaiſent non à tourmenter, ni à faire du mal aux hommes, mais à les tromper, les fatiguer, ſe divertir à leurs dépens, & ſe jouer de leur ſimplicité ; quos ſeductores & joculatores eſſe maniſeſtum eſt, cùm nequaquam tormentis eorum, quos prœtereuntes potuerint decipere, oblectentur, ſed de riſu tantummodò & illuſione contenti, fatigare potiùs ſtudeant, quàm nocere.

  1. Caſſien, collat. 7. c. 23.