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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/289

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DES ESPRITS

nouille ou un ſerpent d’airain, tombent évanouis, & pendant cet évanouiſſement apprennent ce qui ſe paſſe en des lieux fort éloignés.

Mais tout cela regarde plutôt la Magie que les Eſprits familiers ; & ſi ce qu’on dit ſur tout cela eſt vrai, on doit l’attribuer au mauvais Eſprit.

Le même Olaus Magnus[1] dit qu’on voit dans les mines, ſur-tout dans celles d’argent, où il y a un plus grand profit à eſpérer, ſix ſortes de Démons, qui ſous diverſes formes travaillent à caſſer les rochers, à tirer les ſeaux, à tourner les roues, qui éclatent quelquefois de rire, & font diverſes ſingeries ; mais que tout cela n’eſt que pour tromper les mineurs qu’ils écraſent ſous les rochers, ou qu’ils expoſent aux plus éminens dangers pour leur faire proférer des blaſphêmes ou des juremens contre Dieu. Il y a pluſieurs mines très-riches qu’on a été obligé d’abandonner par la crainte de ces dangereux Eſprits.

Malgré tout ce que nous venons de rapporter, je doute beaucoup qu’il y ait des Eſprits dans le creux des montagnes & dans les mines : j’ai interrogé ſur cela

  1. Olaus Mag. lib. 6. c. 9.