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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/303

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DES ESPRITS

chemins différens, Socrate ne voulut pas ſuivre la route que tenoient les autres fuyards : on lui en demanda la raiſon ; il répondit que ſon Génie l’en détournoit. L’évenement juſtifia ſa prévoyance. Tous ceux qui avoient ſuivi un autre chemin que Socrate, furent ou tués, au faits priſonniers par la Cavalerie ennemie.

Il y a lieu de douter ſi les Eſprits folets dont on raconte tant de choſes, ſont de bons ou de mauvais Eſprits : car la foi de l’Egliſe n’admet rien entre ces deux ſortes de Génies. Tout ce qui eſt Génie eſt bon ou mauvais ; mais comme il y a dans le Ciel pluſieurs demeures, comme le dit l’Evangile[1], qu’il y a parmi les bienheureux divers dégrés de gloire différens les uns des autres ; ainſi on peut croire qu’il y a dans l’Enfer divers dégrés de peines & de ſupplices pour les damnés & pour les Démons.

Mais ne ſont-ce pas plutôt des Magiciens qui ſe rendent inviſibles & qui ſe divertiſſent à inquiéter les vivans ? Pourquoi s’attachent-ils à certains lieux & à certaines perſonnes plutôt qu’à d’autres ? Pourquoi ne ſe font-ils ſentir que pendant quelque eſpace de tems ſouvent aſſez court ?

  1. Joan. xiv. 2.