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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/314

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APPARITIONS

affoibli par les efforts qu’il avoit faits, qu’il avoit beſoin d’un peu de liqueur pour ſe fortifier : on lui en donna, & quelque tems après étant retourné, on ouit du bruit ; l’on alla dans la cave avec de la lumiere pour voir ce qui étoit arrivé, & l’on trouva l’Eſclave étendu mort, & ayant ſur toute ſa chair comme des coups de ganifs repréſentant une croix. Il en étoit ſi chargé, qu’il n’y avoit pas de quoi poſer le doigt qui n’en fût marqué. Les Chevaliers le porterent au bord de la mer, & l’y précipiterent avec une groſſe pierre pendue au col. On pourroit nommer les perſonnes & marquer les dates, s’il étoit néceſſaire.

La même perſonne nous raconta encore à cette occaſion, qu’il y a environ quatre-vingt dix ans qu’une vieille femme de Malthe fut avertie par un Génie, qu’il y avoit dans ſa cave un tréſor de grand prix, appartenant à un Chevalier de très-grande conſidération, & lui ordonna de lui en donner avis : elle y alla ; mais elle ne put obtenir audience. La nuit ſuivante le même Génie revint, lui ordonna la même choſe ; & comme elle refuſoit d’obéir, il la maltraita, & la renvoya de nouveau. Le lendemain elle revint trouver le Seigneur, & dit aux Domeſtiques qu’elle ne ſortiroit point qu’elle