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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/326

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APPARITIONS

a accoutumé d’employer contre ces ſortes d’animaux. En ce tems arriva dans la ville un Inconnu d’une taille plus grande que l’ordinaire, vêtu d’une robbe de diverſes couleurs, qui s’engagea de délivrer la ville de ce fléau, moyennant une certaine récompenſe dont on convint.

Alors il tira de ſa manche une flute, au ſon de laquelle tous les rats ſortirent de leurs trous & le ſuivirent : il les mena droit à la riviere, où ils ſe jetterent & ſe noyerent. Au retour il vint demander la récompenſe promiſe ; on la lui refuſa, apparemment à cauſe de la facilité avec laquelle il avoit exterminé les rats. Le lendemain qui étoit un jour de fête, il prit le tems que tous les Bourgeois étoient a l’Egliſe ; & par le moyen d’une autre flute dont il ſe mit à jouer, tous les enfans de la ville au-deſſous de quatorze ans, qui étoient au nombre de cent trente, s’aſſemblerent autour de lui : il les mena juſqu’à la montagne voiſine nommée Kopfelberg, qui ſert de voirie à la ville, & où l’on exécute les criminels ; ces enfans diſparurent, & on ne les a pas revûs depuis.

Une jeune fille qui ſuivoit de loin, fut témoin de la choſe, & en vint apporter la nouvelle à la ville. On montre encore