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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/345

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DES ESPRITS

heim, où de gros rats ſe divertiſſoient la nuit à remuer & à faire jouer les machines avec quoi les femmes briſent le chanvre & le lin. Un honnête homme qui me l’a raconté, voulant voir la choſe de près, monta au grenier armé de deux piſtolets avec ſon valet armé de même : après un moment de ſilence, ils virent les rats commencer leur jeu ; ils tirerent deſſus, en tuerent deux & diſſiperent les autres : la choſe ſe répandit dans le pays, & on badina beaucoup de l’avanture.

Je vais rapporter quelques-unes de ces Apparitions de Spectres, ſur leſquelles le Lecteur portera tel jugement qu’il jugera à propos. Pline le jeune[1] dit qu’il y avoit à Athenes une fort belle maiſon, mais abandonnée à cauſe d’un Spectre qui y revenoit. Le Philoſophe Athénodore étant arrivé dans cette ville, & ayant vû un écriteau qui marquoit que cette maiſon étoit à vendre, & à vil prix, l’acheta, & y alla coucher avec ſes gens. Comme il étoit occupé à lire & à écrire pendant la nuit, il entendit tout d’un coup un grand bruit comme de chaînes qu’on traînoit, & apperçut en même tems comme un vieillard affreux chargé de chaînes de

  1. Plin. junior, Epiſt. ad Suram, lib. 7. c. 27.