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DES ESPRITS

ronces étoient percrues ; & l’on trouva les os de ces deux hommes jettés confuſément & encore chargés de chaînes : on les enterra, on pria pour eux, & ils ne revinrent plus.

Si ces gens étoient des ſcélerats morts dans le crime & dans l’impénitence, on ne peut attribuer tout ceci qu’à l’artifice du Démon, pour faire voir aux vivans que les réprouvés ſe mettent en peine de procurer le repos à leurs corps en les faiſant enterrer, & à leurs ames en faiſant prier pour eux. Mais ſi ces deux hommes étoient des Chrétiens, qui ayent expié leurs crimes par la pénitence, & qui ſoient morts dans la communion de l’Egliſe, Dieu a pû leur permettre d’apparoître pour demander la ſépulture Eccléſiaſtique, & les prieres que l’Egliſe a accoutumé de faire pour le repos des défunts, à qui il reſte quelque faute légere à expier.

Voici un fait de même eſpece que les précédens, mais qui eſt revêtu de circonſtances, qui peuvent le rendre plus croyable. Il eſt rapporté par Antoine Torquemade dans ſon ouvrage intitulé : les fleurs curieuſes, imprimé à Salamanque en 1570. Il dit que peu avant ſon tems, un jeune homme nommé Vaſquès