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DES ESPRITS

me diſparut. Ayola arracha quelques poignées d’herbe ſur le lieu, & retourna raconter à ſes compagnons ce qui lui étoit arrivé. Le matin il en donna avis aux Principaux de Boulogne.

Ils vinrent reconnoître l’endroit, & y firent fouiller ; on y trouva un corps décharné, mais chargé de chaînes. On s’informa qui ce pourroit être ; mais on n’en put rien découvrir de certain : on fit faire au mort des obſéques convenables, on l’enterra, & depuis ce tems la maiſon ne fut plus inquiétée. Torquemade aſſure que de ſon tems il y avoit encore à Boulogne & en Eſpagne des témoins de ce fait ; qu’Ayola à ſon retour dans ſa Patrie fut revêtu d’un emploi conſidérable ; & que ſon fils avant qu’il écrivît ceci, étoit encore Préſident dans une bonne ville du Royaume.

Plaute plus ancien que ni Lucien, ni Pline, a compoſé ſa Comédie intitulée : Moſtellaria, ou Monſtellaria, nom dérivé de monſtrum ou monſtellum, d’un Monſtre, un Spectre, qu’on diſoit qui apparoiſſoit dans cette maiſon, & qui avoit obligé de l’abandonner. On convient que le fond de cette Comédie n’eſt qu’une fable ; mais on en peut conclure