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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/359

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DES ESPRITS

& pourris depuis longtems ſe trouvent-ils en état de marcher avec leurs chaînes ? comment les traînent-ils ? Comment parlent-ils ? Car il y en a que l’on dit qui ont parlé, n’ayant pas les organes de la voix. Que demandent-ils ? La ſépulture. Ne ſont-ils pas enterrés ? Si ce ſont des Payens & des réprouvés, ils n’ont que faire de prieres. Si ce ſont des gens de bien morts en état de grace, ils peuvent avoir beſoin de prieres pour les tirer du Purgatoire ; mais dira-t’on cela de ces Spectres dont parlent Pline & Lucien ? Eſt-ce le Démon qui ſe joue de la ſimplicité des hommes ? N’eſt-ce pas lui attribuer un pouvoir exceſſif, que de le faire auteur de toutes ces Apparitions, que nous ne concevons pas qu’il puiſſe faire ſans la permiſſion de Dieu ? Or nous concevons encore moins que Dieu veuille concourir aux ſupercheries & aux illuſions du Démon. Il y a donc lieu de croire que toutes ces ſortes d’Apparitions, que toutes ces Hiſtoires ſont fauſſes, & qu’on doit les rejetter abſolument, comme plus propres à entretenir la ſuperſtition & la vaine crédulité des peuples, qu’à les édifier & à les inſtruire.