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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/66

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APPARITIONS

parées du corps, une liaiſon intime & habituelle. Mais tout cela n’eſt que l’ouvrage de ſon imagination : il n’en ſavoit pas plus qu’un autre ſur une matiere qui eſt au-deſſus de la portée des hommes. Il n’avoit jamais vû d’Apparitions des Dieux, ni des Héros, ni des Archontes ; à moins qu’on ne diſe que ce ſont de véritables Démons, qui apparoiſſent quelquefois aux hommes. Mais d’en faire le diſcernement, comme le prétend faire Jamblique, c’eſt une pure illuſion.

Les Grecs & les Romains ont reconnu comme les Hébreux & les Chrétiens deux ſortes de Génies, les uns bons & bien-faiſans, les autres mauvais & portant au mal. Les Anciens croyoient même que chacun de nous recevoit des Dieux en naiſſant un bon & un mauvais Génie : le bon nous portoit au bien, & le mauvais au mal : le premier nous procuroit du bon-heur & des proſpérités ; & le ſecond nous engageoit dans de mauvaiſes rencontres, nous inſpiroit le déréglement, & nous jettoit dans les derniers malheurs.

Ils aſſignoient des Génies non-ſeulement à chaque perſonne, mais auſſi à chaque maiſon, à chaque ville, à chaque Province. Horat. lib. I. Epiſt 7. v. 94.