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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 2, 1751.djvu/107

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REVENANS EN CORPS.

à ce mal, étoit de brûler le corps du Revenant. L’Evêque ne put goûter cet avis, qui lui parut cruel : il écrivit d’abord une cédule d’abſolution, qui ſut miſe ſur le corps du défunt, qu’on trouva au même état que s’il avoit été enterré le même jour ; & depuis ce tems on n’en entendit plus parler.

L’Auteur de ce récit ajoûte, que ces ſortes d’Apparitions paroîtroient incroyables, ſi l’on n’en avoit vû pluſieurs exemples de ſon tems, & ſi l’on ne connoiſſoit pluſieurs perſonnes qui en faiſoient foi.

Le même de Neubrige dit au Chapitre ſuivant, qu’un homme qui avoit été enterré à Bervik, ſortoit toutes les nuits de ſon tombeau, & cauſoit de grands troubles dans tout le voiſinage. On diſoit même qu’il s’étoit vanté, qu’il ne ceſſeroit point d’inquiéter les vivans, qu’on ne l’eût réduit en cendres. On choiſit donc dix jeunes hommes hardis & vigoureux, qui le tirerent de terre, couperent ſon corps en pieces, & le mirent ſur un bûcher, où il fut réduit en cendres ; mais auparavant quelqu’un d’entre eux ayant dit, qu’il ne pourroit être conſumé par le feu, qu’on ne lui eût arraché le cœur, on lui perça le côté avec un pieu, & quand on lui eut tiré le cœur par cette ouverture,